Contre les coups d’État, un remède à prescrire pour le Togo

par SIKAA JOURNAL

Rendre les coups d’État impossibles, cela est bien possible. Mieux qu’un vaste service de renseignement, des logiciels d’espionnages israéliens, une garde prétorienne surarmée ou des vodous et gbass no limit, il existe un rempart quasi infranchissable pour les putschistes.

Une cour des comptes et une justice qui fonctionnent efficacement. Des forces de défense et de sécurité impartiales, qui respectent la loi et servent l’État et non des intérêts particuliers. L’alternance politique assurée et l’occasion donnée aux citoyens de choisir leurs dirigeants par des élections libres et équitables. Les libertés fondamentales comme la liberté d’expression, la liberté de la presse et la liberté d’association qui permettent l’expression des opinions, un contrôle citoyen sur le gouvernement et le débat public. Une meilleure redistribution des richesses pour réduire les inégalités et promouvoir la cohésion sociale.

Lorsque la population bénéficie de ces choses que nous venons de citer, comment ne serait-elle pas encline à décourager tout coup d’État?

En l’absence d’État de droit, les pays restent extrêmement vulnérables, comme le Togo. Si des putschistes s’emparent du pouvoir, ils seront face à un peuple timide qui se dit qu’il ne perd rien. Même si le coup de force déclenche une insurrection, celle-ci ne pourra être que tribale, claniques ou de petite envergure, créant davantage de divisions au sein de la société.

Dans un État démocratique comme l’Allemagne ou ailleurs, un coup d’État serait très difficile à réaliser. Et même s’il réussit, il ne pourra pas perdurer, car le peuple s’y opposerait trop fermement. Même dans un pays autoritaire comme la Chine, un putsch est peu susceptible de réussir, car les citoyens ont trop conscience que l’État veille sur leur bien-être.

Si le système togolais est souvent sujet à des tentatives de coups d’État, qu’il ne se focalise pas trop sur les putschistes. Qu’il regarde plutôt ses propres tares, ces tares qui invitent et forcent presqu’à opérer des coups de force. L’État de droit, une bonne dose matin, midi et soir: voilà l’ordonnance qu’on propose depuis longtemps au régime pour se mettre à l’abri des tentatives de déstabilisation. Mais malheureusement, c’est plutôt le tribunal militaire matin, midi et soir qu’il est en train de choisir. Dommage!

N’djo

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