Faut-il changer les débats sur nos médias ?

par SIKAA JOURNAL

L’homme politique a sa vérité. Quand il passe à la télé ou à la radio, il a des objectifs à atteindre. Il connait les vérités, mais simplement que sur la place publique, il est dans un rôle qui oriente ses paroles, ses idées, son opinion, ses arguments. Un homme politique, même s’il désire éclairer ses concitoyens, il n’a pas pour but premier la vérité purement et simplement. Il a des vérités orientées, il dit la vérité selon sa position, et c’est aux autres de comprendre le message puis d’en tirer l’essentiel.

Le cas de l’homme de science est différent. Lorsqu’un scientifique est invité dans une émission en sa qualité de spécialiste d’un domaine, il est appelé à mettre de côté ses opinions personnelles. Normalement, il lui est facile d’oublier, pour le temps du débat, les idées subjectives d’un groupe ou d’une organisation à laquelle il appartiendrait.

Sur les questions qui lui sont posées, il utilise seulement les résultats des recherches ou en présente les applications. Cela veut dire que la vérité scientifique ne dépend pas des personnes, des groupes d’appartenance ni des groupes d’intérêt.

Ainsi, face à l’actualité (économique, sociale, sanitaire, culturelle, technologique, historique), le scientifique parle pour que tout le monde soit informé et sache à quoi s’en tenir.

Il y a de très nombreux sujets politiques et en dehors de la politique, des sujets importants pour la vie quotidienne des gens qui auraient aimé suivre des débats et être éclairés.

Tout ceci signifie que si nous voulons offrir au peuple les moyens de mieux faire face aux situations concrètes de la vie, si nous voulons élever le niveau national de civisme, si nous voulons améliorer notre état d’esprit et nos comportements collectifs, il faut inviter dans les émissions plus de personnes en leur qualité de scientifiques aux compétences confirmées.  Il faut plus de chercheurs qui viennent débattre sur les sujets économiques, sociaux politiques et religieux qui concernent nos communautés, nos villes, notre pays, notre continent, notre passé, notre présent, notre avenir, notre place dans le monde.

L’absence du travail des scientifiques sur les médias laisse trop de champs libres, de sorte que tout le monde, pour des objectifs personnels, se donne le droit de dire sa vérité intéressée, aggravant ainsi la confusion dans les esprits.

L’adage dit que lorsque la connaissance s’améliore, le comportement s’améliore. Les hommes de science doivent donc être plus présents dans l’espace public pour élever le niveau des idées et ouvrir les esprits vers la culture de l’excellence.  

John

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