La loterie et les chiffres de la mort

par SIKAA JOURNAL

Avant, quand il y avait un accident, on s’informait pour savoir s’il y a des blessés ou des décès ? Et qui sont-ils ? On priait, on formulait des vœux pour leur guérison ou le repos de leurs âmes. On souhaitait que ce genre de malheurs s’éloigne de nos vies.

Mais les chosent ont changé.  Maintenant, quand il y a un accident, certes les gens présents s’approchent pour apporter du secours aux victimes, mais parmi eux, il y en a qui recherchent des informations devenues très importantes : les numéros de plaque d’immatriculation des véhicules, le nombre de personnes concernées par l’accident, est-ce une moto et un piéton ? est-ce deux motos ? est-ce deux voitures ? Les chiffres ainsi recueillis vont servir à… jouer au loto ! Surprenant mais c’est cela aussi le Togo nouveau dans lequel nous vivons.

Les grands habitués des jeux de hasard le disent : des chiffres heureux comme la date de naissance, de mariage, d’obtention d’un diplôme ou d’un premier emploi, ainsi que les chiffres malheureux comme la date de décès, de divorce, de perte d’un emploi sont autant de chiffres qui servent à gagner au loto. Il suffit de savoir les utiliser. Science ou simple superstition ? Allez-y savoir !  

Ce qui est sûr, c’est que de plus en plus de personnes misent sur la base de ces chiffres. Des animateurs de groupes sur les réseaux sociaux proposent, après un travail dont ils disent avoir le secret, des combinaisons gagnantes de ces chiffres et nombres à leurs membres contre paiement d’une somme d’argent.

Le phénomène peut paraitre choquant ou indécent, cela ne dérange aucunement les intéressés : tous les moyens sont bons pour rendre la mise infaillible. Un numéro qu’on choisit soi-même sans raison ne donne pas assez d’assurance. Par contre, lorsqu’il provient d’un évènement spécial, heureux comme malheureux, il s’y cache un signe du destin. Alors on analyse, on fait du forecast et on mise.

Face au désir de gagner de l’argent, il n’y a plus aucune honte ni peur. Les anciennes croyances ont évolué et on n’a plus besoin de craindre ce qui est relié au malheur. 

John

Related Posts