S’il y a une lutte que le régime mène vraiment avec acharnement, ce n’est pas celle pour la paix, celle contre la pauvreté, ni celle pour le développement, mais c’est bien avant tout la lutte pour anéantir toute opposition. Pour être seul sur la scène du théâtre, aucun sacrifice n’est trop grand et aucun coup n’est trop bas pour certains tenants du pouvoir. Ils sont prêts à dépenser autant d’argent qu’il faut, inventer autant d’histoires qu’il faut, manipuler autant de personnes qu’il faut de la manière la plus vile possible.
Et quand on met autant d’entrain dans ce qu’on entreprend, on ne peut que réussir. Le régime a donc réussi à affaiblir tout ce qui peut porter la griffe opposition, à telle enseigne que parmi les plus de cent partis politiques, plus aucun n’est intéressant aux yeux des Togolais. Seule UNIR est digne d’être élue. 108 députés pour elle et une portion congrue de 5 députés pour tous les autres!
Aujourd’hui, UNIR est l’unique aux commandes; juge et partie. Elle est comme un étudiant qui se choisit ses propres sujets d’examen, les dates et les lieux des examens, il se surveille lui-même, note ses devoirs, se donne les mentions, proclame les résultats, se délivre les attestations et diplômes. Même le peuple n’a plus le droit de la critiquer, de peur d’aller rejoindre les prisonniers. C’est franchement ennuyeux pour les Togolais et on voit leur lassitude.
Prenez deux différentes notes ministérielles d’interdiction de manifestation. Qu’elles soient datées du temps de l’ex ministre de l’Administration territoriale Boukpessi ou du temps de son successeur actuel Awaté, ces lettres se ressembleront comme des polycopies, des photocopies. A force d’exercer le pouvoir sans les autres, l’usure est là, on n’invente plus rien, on n’évolue plus en rien.
Et si le Togo faisait lui aussi l’effort d’avancer grâce aux critiques, cela ne serait-il pas bien mieux que la somnolence à laquelle il s’est condamné en choisissant de rouler sur le Boulevard la Facilité?
N’djo
