Les élections législatives en France sont-elles une leçon de savoir-vivre pour le Togo?

par SIKAA JOURNAL

Les systèmes électoraux jouent un rôle important dans la façon dont les gouvernements sont formés et gérés. En général, on préfère la majorité relative pour garantir une diversité dans la gouvernance d’un pays. La majorité relative permet la formation de coalitions gouvernementales, où plusieurs partis politiques peuvent s’unir pour gouverner de manière concertée.

Aux dernières élections législatives en France en juillet 2024, le Nouveau Front Populaire (NFP) est arrivé en tête du second tour. Cette formation est elle-même une coalition que plusieurs partis ont formée de façon conjoncturelle pour empêcher les partis d’extrême droite d’accéder à la gestion du pays. Mais même si le Nouveau Front Populaire l’a emporté, cela ne suffit pas pour garantir la formation d’un gouvernement stable, car le premier ministre choisi ne serait pas longtemps à l’abri d’un renversement, victime d’un vote de défiance à l’Assemblée nationale qui l’obligerait à démissionner.

Les coalitions se forment donc, non seulement pour remporter les élections, mais elles se forment aussi pour avoir l’adhésion de plusieurs, le but étant d’éviter de trop vives critiques pour gérer le pays dans la paix. 

Voilà ce qui se fait en Italie, en Allemagne, en Angleterre et dans certains pays africains, favorisant la tolérance, avec en toile de fonds, une gouvernance multipartite et la prise en compte de divers intérêts politiques.

En contraste, la tendance dans d’autres pays comme le Togo, c’est la recherche de la majorité plus qu’absolue, voire écrasante. En tout cas, c’est la recherche effrénée du pouvoir absolu et le rejet du consensus et du partage. Même si c’est une seule voix qui fait la différence, le pouvoir s’en sert pour écraser tous les autres et balayer du revers de main les opinions des autres. Et s’il le faut, on utilisera la violence d’Etat pouvant créer des blessés et des morts. 

Sans équivoque, ce modèle conduit à des tensions politiques récurrentes, une résistance passive et même brutale de la population aux initiatives gouvernementales, entravant le développement économique et social. La défiance des citoyens est permanente, anéantissant l’adhésion populaire. La façon dont les gouvernements sont formés ont de l’impact sur le fonctionnement de la société, et les mauvaises gouvernances peuvent devenir dangereuses, allant même jusqu’à pousser des opinions minoritaires à s’exprimer par les armes.

Related Posts